Choose language:

 


lettera.gif (4196 byte)Mario Donizetti dipinti e disegni in mostra

vecchio1-s.jpg (4053 byte) vecchio2-s.jpg (4864 byte) dis05s.jpg (2337 byte) dis07s.jpg (1535 byte) dis09s.jpg (2106 byte) dis12s.jpg (1815 byte) dis14s.jpg (2263 byte) 

 

photo-~1.jpg (24564 byte)Ces dessins, arrivés de l’atelier de Donizetti dans la Ville haute, à la Galerie Arsmedia, au coeur artistique de Bergame, entre la Carrara et la Galerie d’Art Moderne, révèlent la beauté des papiers secrets que par centaines de feuilles le peintre conserve avec un soin incomparable, en raison peut-être de la fragilité inhérente au papier et au crayon, bien qu’il s’agisse d’une fragilité apparente, susceptible de résister au passage des siècles.

Il suffit d’un regard à ce groupe de dessins et voilà qu’immédiatement se révèle l’art et la philosophie de Donizetti. "Ils expriment l’Être, l’Esprit, ils expriment la Vie - a écrit Jean-Louis Ferrier - Dans le dessin est un "dessein" ... ". Un "dessein", un but, une finalité. Et la finalité est aussi parfois le tableau dont existent des études répétées, trâces du développement d’une idée.

cristo1s.jpg (4152 byte)Restons à l’exposition et regardons par exemple un premier dessin (1950) de la très dramatique Crucifixion (1951) en couverture du catalogue. Le corps de Jésus est représenté presque horizontal, comme à peine étendu sur la croix. Les soldats ne l’ont pas encore crucifié avec les clous, ni lié comme le montre le tableau terminé. La jambe droite est plus fortement pliée, la croix non encore hissée dans la perspective hardie et inusitée du tableau, dans tout son drame humain. Les yeux de Jésus nous regardent encore. Le tableau les montre au contraire fermés sur l’obscurité de la mort, et au-delà, dans l’obscurité angoissante de la descente aux Enfers, que le raccourci - très hardi - sur fond bleu foncé, accentue. Ce Christ est l’humanité souffrante elle-même, c’est l’homme seul, l’homme cloue et lié à la croix des injustices et de la pauvreté extréme, sans même la pitié d’une mère, d’un frère, d’une "femme pieuse". Il semble un Christ auquel est niée la Résurrection. Mais "le troisième jour ...".

cristo3s.jpg (6880 byte)"Le troisième jour" arrivera-t-il aussi pour l’homme crucifié. C’est là au fond la grande promesse des Béatitudes.

La solitude est encore terrible et désolée dans l’autre Crucifix exposé, peint en 1959.
La palette est plus claire et, avec elle, le fond.
Mais dans la lumière claire et livide, les arbres ne sont que de stériles poteaux noirs, potences attendant de nouvelles crucifixions.

 

cristo2s.jpg (4970 byte)Avec ces deux Crucifixions, est exposé le dessin préparatoire sur carton du Crucifixions (1969), exposé au Musée du Trésor du Vatican. Jamais un Jésus crucifié n’a été plus dramatique, plus humilié, jamais il n’a été si dépouillé de ses droits et raillé, jamais si désarmé et, en même temps, grand et épique. Les couleurs des ténèbres, aux tons ferreux et brumeux, sont en agonie avec le Christ. Le motif de la condamnation n’est pas écrit au sommet de la croix, mais honteusement suspendu au cou de Jésus. Son corps, avec l’angle prononcé des jambes, est assis sur une planche saillant de la croix même, immense et sombre. Le dernier regard de l’agonie est pour l’aveugle cruauté de l’homme-foule, de l’homme-individu, de l’homme-pouvoir. "Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font". Nous assistons à quelque chose de terrible et majestueux, qui nous implique et nous fait souffrir.

Silvana Milesi

 


 Torna alla pagina Artisti